Emergence(s)

"Emergence(s)" - sept. 2022  - CD de Jean-Jacques Palix
par Anaïs Prosaïc


  Depuis combien de temps Palix n'avait-il pas publié ses musiques et paysages sonores pour la danse et l'image ? Voici rassemblés de récents travaux, presqu'une heure de compositions pour l'évènement poétique et chorégraphique Emergence de Laurine Rousselet, avec la participation sonique de la violoniste-compositrice Juliette Sedes et des compagnons de route de longue date David Coulter et Alain Michon.

Ensemble ambient, méditatif, tonalité unie, trame solide, texture serrée, striée de petits miaulements de chats échaudés! Le chaos des sons forme un océan où nagent les créatures de l'imaginaire. Ame tourmentée, corps inquiet, menace industrielle, peur dissoute dans des nappes d'harmoniques. Basses résonnantes longues, profondes et lentes. Passages bruitistes, musique concrète. C'est dense, généreux, en immersion entre douceur et remous (pour matinée d'atterrissage ensoleillé) ! La musique moderne s'écoute comme on regarde un tableau.

1 - naissance (4'47")
Celle du jour, remplie de murmures d'oiseaux qui s'éveillent. Ample et profond, le gong du soleil résonne sur l'horizon.

2 – blue stock (5'15)
Trame vibratoire continue, s'éparpille en harmoniques de clarines et clochettes chinoises.

3 - train to (7'34")
Accélérations fuyantes, stridulances inquiètes, emballements fièvreux. Piano égaré en bout de ligne, solo d'essoufflement retenu.

4 - cobra (2'42")
Texture assourdie de sons naturels ou concrets, palpitation nappée de violon distrait.

5 - forlife (5'37")
Plaintes de bêtes prisonnières, vacarme industriel, basses résonnantes longues, profondes et lentes.

6 - camera buzz (2'09")
L'art de la répétition, le chant des appareils, l'autonomie sonore des machines, célibataires ou concertantes ! Mécanique obsolète équivalent sonore de photos sépia et film muet. Classique de la musique post-concrète ?

7 - ribeo (3'23")
Piano atmosphérique suspendu à une poignée de notes et nuée de cordes.

8 - s'enrouler au battement (4'39")
Corps sonores et sons parasites organiquement pulsés, textures légères ou serrées, superposition d’accéléré et de ralenti. Emergence orchestrée, lointaine ou proche.

9 - Diourka (3'26")
Composition pour scie musicale ou theremin ? Le filage des aigus si parfaitement maîtrisé.

10 - pygmé carol (4'03")
Horlogerie de cristal pour vibrations harmoniques, carillon limpide, petit battement dansant et chant d'oiseau.

11 - devoration (7'30")
Dévoration vibrionnante de pic-vert mécanisé. Palpitation d'élytres accélérée. Ralentis qui donnent une impression d'espace, basses profondes, piano liquéfié.
 
12 - CM-8MM (3'47")
Clavier analogique et flux de basse soufflante. Musique moderne primitive, plus ambiente que tribale. Retour aux sources, entrer dans l'avenir à reculons !

13 - automne (5'17")
De la naissance - à l'automne de nos vies ? « Tourbillonne Gramophone Et baîllonne Mon ennui Black trombone Monotone Autochtone De la nuit Plus personne Ne m'étonne J'abandonne C'est fini »...

Anaïs Prosaïc



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